Les Tunisiens privés de « Andi mankolek »



La HAICA, équivalent du CSA en Tunisie vient pour la première fois d’infliger une amende à une chaîne de télévision. En plus de demander la suspension de la diffusion d’une émission pendant un mois, la HAICA utilise tout l’arsenal à sa disposition pour faire respecter son autorité. Les spectateurs tunisiens seront privés de « Andi mankolek » et la chaîne de télévision Ettounsiya devra payer 200 000 dinars d’amende.

La culture mainstream a cela de particulier que, quelques soient les cultures, elle s’adapte. C’est ce principe qui permet aux téléspectateurs tunisiens de regarder la célèbre émission du « rideau » Y’a que la vérité qui compte, rebaptisée : Andi mankolek : J’ai quelque chose à te dire.

Le principe de l’émission est simple : un inconnu invite sur le plateau télévisé des proches à qui il a quelque chose à révéler. Durant une de ces émissions un jeune homme a prétendu être le fils d’un homme, qui a du reconnaître sa paternité présumée dans l’émission. Or des tests ADN ont montré qu’il n’y avait aucun lien entre ces deux hommes. La HAICA a donc demandé la non rediffusion de l’émission. La chaîne de télévision ne s’est pas pliée à cette première demande.

La HAICA a alors décidé d’agir plus fermement et a interdit l’émission d’antenne pour un mois et a infligé à la chaine une amende de 200 000 dinars tunisiens, environ 92 000 euros.

Alors que la chaîne de télévision voulait faire appel de la décision, son avocat vient de déclarer qu’elle acceptait la décision.

Ce n’est pas la première fois que cette émission fait polémique. En mai 2013 une invitée, qui avait témoigné, avait rapporté avoir porté le niqab sur le plateau, après suggestion d’un journaliste. En novembre 2013 une particulière avait porté plainte contre l’émission, sans résultat.

Alors que la Tunisie est en pleine transition et que les médias doivent informer les citoyens au mieux, les dérapages et de graves manquements déontologiques restent assez fréquents.

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